
Découvrir l'histoire
Recluse dans un bistrot, Anna est en manque. Un manque d’alcool contre lequel elle lutte désespérément. Les tremblements, la fièvre et la sueur envahissent son corps et sèment le chaos dans son esprit. L’ouïe, la vue, l’odorat, tous ses sens sont détraqués. Le bistrot se transforme en un monde d’hallucinations d’où surgissent des personnages difformes, en perpétuelle mutation, qui semblent refléter des morceaux de sa propre vie. Enfermée dans cette nuit délirante, Anna va se perdre dans les replis les plus étouffés d’elle-même.

Note d'intention
Le manque et les hallucinations constituent la colonne vertébrale de ce spectacle.
Tout est parti de Sur la Grand Route d’Anton Tchekhov : Sémione Bortsov, ruiné, cherche à boire par tous les moyens. Fatigué et désespéré, il délire, mendie, parle à un être absent… Notre histoire emprunte à Tchekhov le dessin d’un personnage en manque, qui erre dans une auberge, lieu où l’alcool est roi.
Les écrits d’Oliver Sacks sur l’univers des hallucinations, le reportage de Patrick Declerck “Les Naufragés”, et “Avec les Alcooliques Anonymes” de Joseph Kessel, sont nos principaux appuis d’écriture. Ces trois écrits témoignent d’expériences réelles, indispensables pour comprendre les formes que peuvent prendre des hallucinations et les troubles qu’elles révèlent.
Le cœur de notre histoire est le personnage d’Anna. C’est à travers elle que le public voit, c’est elle qui confère du sens à cette vague d’illusions.
Anna a une cinquantaine d'années. Elle n’a pas d’argent et essaie de se sevrer de sa maladie, l’alcoolisme. Elle est en lutte. Ce manque qu’elle ressent, va se déployer durant tout le spectacle. C’est un monstre à plusieurs têtes, car Anna est en manque de tout : stabilité financière, professionnelle, sociale, familiale et amicale. Assaillie par tout ce qui lui rappelle son déclin social, elle étouffe de culpabilité et de regrets. Mais Anna n’est pas une victime impuissante de ses hallucinations. Elle s’efforce à observer et à dialoguer avec ces phénomènes, elle devient exploratrice de son délire.
On assiste à la chronique délirante d’un effondrement. Et pourtant, une dimension d’espoir retentit dans ce brouillard. Ce spectacle veut un être un torrent d’énigmes et d’hallucinations, dans lequel le personnage principal agit pour reconstruire et sauver son existence.

Distribution
Une création de la compagnie : Les Chevaliers d’Industrie
Jeu : Natalie Royer, Ashille Constantin, Estelle Delville, Gabriel Allée
Mise en scène : Antonin Dufeutrelle
Création des créatures et des marionnettes : Caroline Dubuisson Création luminescente : Jérôme Léger
Hallucinations sonores : Nourel Boucherk
Le feutre et la plume : Léa Guérin et Jules Urban
Texte : Antonin Dufeutrelle avec la complicité d’Estelle Delville et de Gabriel Allée
Et quelques lignes dérobées à Oliver Sacks, Anton Tchekhov, Margueritte Duras, Brigitte Fontaine, Joseph Kessel
Coproduction : CDN de Normandie-Rouen, Expression 7,
L’Espace Jéliote - Centre National de la Marionnette, l’OARA,
Théâtre Jean Lurçat - Scène Nationale d’Aubusson
Soutiens : Théâtre de Châtillon-Clamart, Théâtre Halle Roublot, École Supérieure du Théâtre de l’Union et Théâtre de l'Union, Limoges -Creuse Sud-Ouest - Communautés de Communes
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Remerciements pour leur aide précieuse : Alain Pinochet, Ronan Célestine, Shérone Rey, Laure Descamps, Chantal Tilman et Emmanuel Dupont avec leur ARtelier Taverne, Pauline Collin, Pierre Girard, Cie Magique-CirconstAntielle
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Crédit Photo : Mona Jennepin

"Tout le monde, il porte sa croix sur terre. Le serpent, il vous ronge le coeur. Mais est-ce que c'est une raison pour boire ?"
Anton Tchekhov
